Archéologie et art contemporain /ROMA AMOR

 ROMA AMOR Exposition au Musée St Rauymond de Toulouse 2007.©Photo JF Peiré

« FANTASMAGORIE » - Nom féminin et selon Bloch et Warburg un mot formé savant (1797) du
grec « fantasme », « apparition, fantôme », (-fantasme) et de (allé)gorie, qui pouvait désigner des représentations plastiques. Les premières fantasmagories (1797) étaient des images lumineuses et mobiles créées à l'aide d'une lanterne magique.

ROMA AMOR Exposition au Musée des antiques de Toulouse 2007.©Photo JF Peiré

L'antiquité - le fragment - est vive. Car le fragment électrise et excite l'imagination. Dans ce qu'il donne la possibilité d'ancrer son rêve dans la réalité et la réalité dans son rêve - tout est vrai, tout est faux (Tacite), dans ce qu'il sculpte de son énigme le vide, un vide anthropomorphe, peuplé de fantômes, de mânes et de lémures.

Saisir par l'exposition, c'est-à-dire dans l'espace et non plus dans le temps de la
représentation,  l'image Julio-Claudienne et sa multiplicité fragmentée.

L'histoire du théâtre est intimement liée à l'histoire de l'art. Elle oscille entre l’apparition et la disparition de l'acteur si l'on prend en compte l’apport des deux artistes réformateurs de la scène moderne Edouard Gordon Craig et Adolphe Appia, le théâtre optique et magnétique des futuristes et le théâtre de la mort de Tadeusz Kantor. Elle se dégage de l'incarnation si elle retrouve dans ses sources païennes l'art de la pantomime. C'est ainsi que notre histoire du théâtre nous a ouvert la voie d'un théâtre spectral exposé. Mais c'est la rencontre avec Rome qui nous a véritablement fait basculé dans l'art de la fantasmagorie.

De même que l'acte théâtral – Hic et nunc - confère à l'oeuvre son authenticité, l'acte d' exposer dans l'espace, par la simultanéité des points de vue et la présence anthropomorphique des acteurs, nous situe dans le champ de l'art. 

                                         ROMA AMOR Exposition au Musée St Rauymond de Toulouse 2007.©Photo JF Peiré

«Sont deux portes du sommeil, dont l'une est dite de corne,par laquelle aux vraies ombres est donnée facile issue ; l'autre qui brille, parfaite, d'un candide ivoire, mais par où vers le monde, envoient des songes fallacieux les mânes. » Virgile, L'Énéide Chant VI (Traduction Pierre Klossowski).

"Chaque époque à la renaissance de l'antiquité qu'elle mérite" Aby Warburg

V. Di Ricci et JM Musial

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