• Skene artificielle

    Par ERIC NIVEL - CHERCHEUR Intelligence .Artificielle

    Center for Analysis & Design of Intelligent Agents - Reykjavick University

    http://ailab.ru.is/

     

    Cet aspect de ROMA AMOR vise la création de la scène comme objet autonome, i.e. qui produit sa forme par les seuls effets de sa dynamique intérieure. La question est de savoir où trouver « l’intérieur ».

    Nous envisageons ici la morphogenèse comme succession de mouvements d’adaptation qui opèrent les uns sur les autres (à des vitesses différentes), y compris sur les matières inertes qui sont les données de la scène (bandes sonores, cinéma, textes, etc. : processus à vitesse nulle). La raison de ces opérations est la seule modification des processus et des structures qui en résultent. Toute action sur l’environnement est un effet de bord.

    De là disparaît la distinction sujet/objet, qui à tout le mieux ne saurait être qu’impermanente : c’est un regard figé dans l’éternité pour qui seuls comptent les restes. Exit de même la notion de finalité (et symétriquement, de la « dernière analyse ») : l’intérieur est un mécanisme. Et il le demeure tant qu’il fonctionne, car c’est là sa matière constitutive : le mouvement.

    Autrement dit « la fonction crée l’organe », c’est-à-dire que c’est le fonctionnement qui catalyse la production d’une forme dans son substrat. Ne pas confondre fonction et rôle : le rôle, la représentation, sont le mode d’existence adopté par l’objet quand on l’oblige à signifier dans une réalité qui n’est pas la sienne (i.e. une réalité dont les processus n’ont pas interagi avec les siens).

    Dans cette configuration, l’individu émerge à ses propres frontières. Considérons l’ensemble des êtres multiples (décors, acteurs, machinerie, lumière, projection cinématographiques, etc.) qui la composent. Ils constituent à la fois des éléments passifs (ils sont la matière) et actifs : c’est de l’adaptation mutuelle de leurs dynamiques que doit naître la scène, à la fois prédéterminée par ses créateurs et robuste aux modifications (temps réel) de ses conditions :   c’est un système opérationnellement clos, hybride, fait de machines et d’  humains.

    Le cœur de l’affaire est l’opération : la raison d’une production est recherchée dans son action sur son contexte. Un son : l’ensemble des rythmes ou perturbations biologiques qui naissent chez l’individu qui reçoit les vibrations acoustiques. Pas un son en soi, mais en l’autre.

    Nous construirons les objets techniques qui assureront la réinterprétation des actes des composantes humaines (dynamique proactive) en les flux d’information qui pilotent à leur tour tout ou partie des effecteurs de théâtre, pour enfin stimuler la réinterprétation humaine et agir sur ses propres effecteurs (son corps s’il joue, son regard s’il cadre, etc.)(dynamique passive, réceptive).


    > composantes motrices

    1.animaux artificiels (animats) : ce sont des flux de programmes adaptatifs ; leurs frottements les uns sur les autres produisent des rythmes internes (rétroaction sur les processus d’adaptation) et externes (construction de commandes vers les effecteurs de la scène). Ce sont des programmes non déterministes purement réactifs. La cognition est un effet secondaire de leurs processus internes : c’est l’individuation temporaire d’états stables.

    2.être humain interfacé : versant proactif d’un élément de la scène (acteur, metteur en scène, etc.) agissant sur l’équilibre des animaux via un programme d’interface. C’est un programme qui assure l’expression mutuelle des opérations humaines et machiniques.

    > composantes inertes

    1.capteurs : traduisent des phénomènes physico-chimiques en données
    2.effecteurs : ce sont l’ensemble des programmes qui permettent de composer des effets, et de les déclencher.
    3.machinerie : plates-formes techniques (projection, illumination, acoustique,etc.) partagées avec le personnel technique dans le cadre d’une utilisation hybride autonomie/allonomie
    4.être humains, organes de la scène.
    5.matières artistiques conçues hors la scène (temps différé): textes, films, musiques, langage scénique, etc.

    Skene artificielle




    Ce travail s’inspire des œuvres de:

    Wilhelm Reich
    René Thom
    Francisco Varela
    Heinrich von Forster
    Alonzo Church

    Il est une réalisation de l’ingénierie constructiviste.

    « "Nous sommes tous en danger " Museu Nacional Arqueològic de Tarragona »

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