• Jean Marc Musial et Virginie Di Ricci

     
    Jean Marc Musial et Virginie Di Ricci  

     

     

     

    Jean-Marc Musial  est artiste, metteur en scène et  réalisateur. Il s'engage dans la création d'un théâtre d'art  en 1990 à  Lille. Entre 1990 et 1994, il se consacre d'abord  à la mise en  scène contemporaine. Il crée QUARTETT  d'Heiner MÜLLER,  HAUTE  SURVEILLANCE de Jean GENET   puis ORGIE de Pier  Paolo PASOLINI au Théâtre national de  Lille et à La Rose  des vents.

     En marge des scènes et théâtres nationaux, il crée à la  Malterie (Lille) un studio de recherche et de création  théâtrale - «Le Théâtre du Logos» - ouvert aux acteurs,  musiciens et techniciens expérimentaux.

    Entre 1993 et 1997, ses recherches portent sur les avant-gardes du début du XXe siècle :  Dadaïsme,  en Russie (Meyerhold, Alexandre Taïrov, Evgueny Vakhtangov), en Italie (Futurisme),  et en Pologne (S.I.WITKIEWICZ et «La Forme pure» – Tadeusz Kantor «Les Lois de l'abstraction», «Le Théâtre de la mort»). Pendant cette période, il crée MILCZENIE  expérience d'une gravité, long poème scénique grotesque et muet en hommage à Vsevolod MEYERHOLD, génial metteur en scène russe assassiné par le régime stalinien. Les circonstances de sa mort n'ont été rendues publiques qu'en 1989. Ses écrits ont été traduits et publiés en France par Béatrice Picon-Vallin (CNRS Arts du Spectacle).

    Il fonde à cette période le G.I.T.S.E.C  (Groupe d'Intervention Théâtrale Scandaleux et Contestataire).


    Jean Marc Musial et Virginie Di Ricci

     

    Virginie Di Ricci, est née à Roubaix. Après des études d'Histoire et le conservatoire d'art dramatique de Lille, elle rejoint le studio de recherche théâtrale de Jean-Marc Musial en 1995, en tant qu'actrice, dramaturge et monteuse. Ils orientent leurs recherches et leurs pratiques vers le théâtre-cinématographe et   synthétisent leurs recherches  dans un gigantesque Happening à 360° :  STRASZNY ! (Intolérable ! en polonais), œuvre/manifeste jouée dans     l' église Ste-Marie Madeleine de Lille (église circulaire du XVIIe siècle). Un long métrage noir et blanc 8mm sert de partition visuelle aux acteurs qui interviennent dans le hors-cadre que crée le principe de projections multiples. Acteurs et spectateurs se trouvent immergés dans un carrefour des songes, un trou dans le réel. Cette oscillation entre la pellicule et l'acteur physiquement présent libère l'acteur de sa condition et lui ouvre de nouvelles perspectives : la simultanéité, l'interchangeabilité, la boucle, l'intervention, la performance...

    En 1997, ils fondent le laboratoire A.T.T.I.L.A (Action Théâtre Technologie Image Laboratoire Artistique) :  Vers une scène numérique pour  réaliser des œuvres multimédiums liées aux questions de l'art et du pouvoir. Leurs dramaturgies opèrent une synthèse à partir de sources textuelles, iconographiques, sonores et archéologiques multiples.

    En 98, ils vivent à Barcelone et mènent une recherche sur la guerre d'Espagne et ses archives.  De 1998 à 2000, ils se consacrent au théâtre mental sadien et la révolution française. Ils cherchent à partir de l'œuvre du Marquis de SADE mais aussi celle de Jules VERNE et d'Alfred JARRY , à réaliser l'idée mise en perspective par Annie LEBRUN d'un "théâtre sans fond / théâtre sans fin". Ils orientent leurs recherches vers l'éclatement de la perspective visuelle et sonore en lien avec les nouvelles technologies. Leur équipe s'ouvre à des cadreurs, ingénieurs vision et des ingénieurs R&D. 

    A l'invitation de la station vidéo Heure Exquise, ils présentent une première étape de leur création sadienne OU LA NATURE DEVOILEE : quatre cadreurs/vidéo retransmettent en direct le parcours physique et dramaturgique des 4 acteurs (Juliette, Justine, le biographe de Sade, le prêtre), dans un principe de simultanéité et de multiplicité du point de vue. Des monobandes vidéo pré-enregistrées ponctuent les retransmissions. Le jeu avec la vidéo trouble le spectateur par une torsion entre temps théâtral/temps réel/temps différé, et permet de sortir de la convention de l'éphémérité théâtrale.

    LES JOURNEES DE FLORBELLE (1999), à l'invitation de l'espace Pier Paolo Pasolini de Valenciennes, est déambulatoire et stationnaire, simultanée et éclatée. Le texte sadien est confronté à celui de Jules Verne (20 000 lieues sous les mers) et d'Alfred Jarry (Emmanuel Dieu).

    Ils créent deux monologues "LE MORT" de Georges BATAILLE et « VAN GOGH le suicidé de la société » de Antonin ARTAUD (Théâtre des Nuits Blanches Lille et Espace Pasolini Valenciennes 1999).

    A l'invitation de Michelle Kokosowski, Jean-Marc Musial  participe au laboratoire de dramaturgie et de mise en scène de l'Académie Expérimentale des Théâtres à Bruxelles sur l'œuvre théâtrale de Pier Paolo PASOLINI. Il ébauche CALDERON.

    En 2000, au Festival des Arts Emergents de Turin (Big Torino), ils présentent SADE-CHARENTON, LES LARMES DE SANG dans l'ancien studio de cinéma de Giovanni Pastrone. Théâtre mental à 360°, où 80 fragments extraits de l'œuvre sadienne s'organisent dans une dramaturgie de l'athéisme. Deux réalisations directes multi-caméras sont enregistrées.

    Artiste-Professeur invité en 2001/2002 au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, «Théâtre et nouvelles technologies», Jean-Marc Musial  réalise un film 16mm mono-optique qui s'insère dans la mise en scène théâtrale, «CALDERON, la représentation de la représentation» de Pier Paolo PASOLINI. Jouée au Phénix de Valenciennes puis à la première Biennale des Arts Numériques de la Villette, «CALDERON, la REPRESENTATION DE LA REPRESENTATION» traite du changement de nature du pouvoir et du rapport intime que chacun entretient avec lui en s'appuyant sur l'exemple espagnol de Vélasquez à l'après-franquisme. La mise en scène frontale est protéiforme : théâtre, cinéma 16mm, archives vidéo et images de synthèse proposent une lecture «multi-médiums» de l'œuvre en forme de rose pasolinienne.

    En 2003, le laboratoire A.T.T.I.L.A obtient une résidence d'artiste à la Maison de la Villette et le soutien du CNC/Dicream pour la création antique et technologique « ROMA AMOR » à La recherche d'une « Scène artificiellement vivante". Axée sur l'art et le pouvoir au temps de la dynastie Julio-Claudienne (Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron), fragmentaire, cette œuvre masquée s'appuie sur les sources textuelles, iconographiques, archéologiques du premier siècle de l'empire romain et offre à l'espace scénique de se renouveler à chaque instant par l'image de synthèse. Une régie non plus vidéo mais numérique est expérimentée avec deux ingénieurs R&D Eric Nivel et Vincent Foucke. Une première version de « Roma Amor » est présentée au festival sens dessus dessous de la Villette fin 2003. 

    En 2004, Jean-Marc Musial est Lauréat « Scénographie » de la Villa Médicis Hors les Murs à Rome. Il dessine, crée des scénographies virtuelles pour la version finale de ROMA AMOR. Ensemble ils   mènent une recherche sur l'imago, la Domus Aurea de Néron, l'art peint des grotesques et le théâtre antique romain.

    En 2005, ils présentent une seconde version théâtrale de ROMA AMOR à la Condition Publique de Roubaix. La régie numérique évolue vers une régie virtuelle pilotable depuis la scène mais la recherche reste inachevée. À partir de ces représentations filmées, ils créent un film sur support DVD.

    Ils quittent Lille, car Lille2004 capitale culturelle a changé la donne.  Le terreau underground est détruit, plusieurs excellentes librairies ferment (l'âge d'homme, l'arbre à lettre..) et  leur recherche "trop avant-gardiste" (Sic) n'est plus soutenue par les institutions régionales. Ils s'installent à Paris en 2006 puis fondent Terribilita.

    Leur processus créatif - inspiré des travaux de Edward Gordon CRAIG et de Tadeusz KANTOR - les amène à quitter le temps de la représentation pour l'espace de l'exposition. Ils réalisent avec ROMA AMOR leur idée d'un théâtre anthropomorphique dont les acteurs sont les œuvres antiques elles-mêmes : portraits Julio-Claudiens, statues acéphales, divinités et autres fragments du Ier siècle conservés dans les musées archéologiques fusionnent avec l'œuvre numérique au Musée St Raymond de Toulouse en 2007.

    D'avril à août 2008, ils exposent ROMA AMOR dans une version catalane au Musée National Archéologique de Tarragone. Treize sculptures Tarraconaises et deux portraits provenant de la collection Toulousaine composent un ensemble archéologique plongé dans une fantasmagorie visuelle et sonore à partir des textes de SUETONE, LUCAIN, SENEQUE, MARTIAL, TACITE, VIRGILE, JUVENAL. Ils éditent un catalogue à cette occasion en collaboration avec le MNAT.

    Pour la nuit blanche parisienne 2008, ils présentent l'installation "LA NUIT BLANCHE DE CALIGULA" au Petit Palais.

    En 2010, ils sont invités par la Ville d'Arles à réaliser un spectacle dans l'amphithéâtre romain. Ils créent avec des arlésiens une pantomime musicale et masquée  "SATURA tout est vrai tout faux", et réalisent un petit film dans les Alyscamps.

     

    En 2014, ils recréent au théâtre "VAN GOGH, LE SUICIDE DE LA SOCIÉTÉ" d'Antonin ARTAUDPrésenté en avant-première les 6 et 7 janvier à Confluences (Paris 20ème).

    A la suite d'une première période de répétitions en été 2015, la cie Terribilità recompose une troupe de 13 acteurs autour de l’œuvre du  dramaturge polonais Stanislas Ignacy Witkiewicz.

    Une seconde cession de travail en été 2016 a donné lieu à deux représentations les 1er et 3 septembre 2016 à Paris, suivies de 4 représentations filmées  au théâtre de verre (Paris) en novembre 2016.

    En parallèle, JM Musial pratique le dessin à la plume et à l'encre. Ses dessins ont été  exposés en mars/avril 2009 à Lisbonne dans la galerie 14-182, et à la Galerie EGP Paris en 2010/2011 (TRAIT POUR TRAIT / Dialogue Avec la poésie de Jacques DUPIN) .  Ses dessins sont visibles sur sa page FB Un dessin par nuit     https://www.facebook.com/undessinparnuit

     

    Leurs créations théâtrales en cours  :

    "DOUBLE PRISME",  (Abel GANCE et Antonin ARTAUD à la fracture du cinéma muet/parlant) , déploie les questionnements et inventions  relatifs au futur du cinématographe et de la scène, des deux poètes et metteurs en scène emblématiques,  dans l'esprit des studios d'avant-garde des années 20. 

    A partir d'extraits de films très rares, d'un corpus de textes d'Artaud liés  au cinéma, mis en voix par Virginie Di Ricci, et de propos scientifiques proposés par Elodie Tamayo, chercheuse et spécialiste d'Abel Gance, c'est le devenir du théâtre et du cinéma qui se dessine dans leur puissance en lutte, avec la théorie et la poésie comme armes majeures.  

     

    "Le débat du coeur : Colette Thomas et Antonin Artaud" créé au théâtre de l'Atalante en décembre 2021, joué à Bourges à l'antre-peaux en 2022 et repris en avril 2023 au Théâtre National de la Colline (Paris) 

    Un spectacle singulier de Virginie Di Ricci (Dramaturgie/jeu) et  Jean-Marc Musial (Lumière) d’après la correspondance de Colette Thomas et Antonin Artaud. La rencontre de deux êtres extraordinaires. L’un est un poète visionnaire de cinquante ans, interné en hôpital psychiatrique depuis neuf années. L’autre est une aspirante inspirée – poète, comédienne de 23 ans, formée par Louis Jouvet, qui a ,elle aussi, connu l’internement psychiatrique. Nous sommes en 1946, Colette Thomas rend visite à Antonin Artaud encore interné à l’asile de Rodez. Sa lecture, pendant la guerre, du « Théâtre et son double », l’a renversée et durant les deux années qui suivent elle travaille avec Artaud pour dire ces textes lors de trois performances restées cultes, notamment la soirée d’hommage à lui rendu, au théâtre Sarah Bernhardt le 7 juin 1946. Elle est aussi l’auteur d’un unique livre resté dans l’ombre pendant plus de soixante ans : « Le testament de la fille morte », réédité cette année par les Editions Prairial. Ce livre contient ses lettres adressées à Antonin Artaud sous le titre « Le débat du cœur ». Les lettres d’Artaud à Colette sont parues dans "Suppôts et Suppliciations". Recomposée et mise en scène pour la première fois, cette correspondance révèle une histoire sans exemple, extraordinaire, dramatique. Sur scène l’actrice, Virginie Di Ricci, devient le lieu physique et psychique d’un débat du cœur qui n’a pour témoin que la lumière, réalisée par JM Musial, pivot essentiel d’une radicalité dans l’épure et dans le dialogue des âmes. Drame double donc où la voix d’Artaud se noue à celle de Colette Thomas à travers ses réminiscences traumatiques et leurs dépassements. Un théâtre « où les bûches des mots sont des bêtes qui toutes éclatent en sanglot » (A.A) Pacôme Thiellement, préfacier de Colette Thomas, recompose en un prologue, sur le mode la conférence, le parcours et le portrait de Colette Thomas. Tombée dans un immense oubli, Colette Thomas nous revient aujourd’hui à travers le regard d’ Antonin Artaud.

      

     

     

     

     
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