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Calderon ou la nostalgie du vieux monde
Calderón ou la nostalgie du vieux monde.
Cela démarre par une image fixe –
Les Ménines -
Qui se détériore – Qui parle et gémit.
Puis la mort avec le masque du
marxisme, du verbiage gauchiste.
Toutes ces vieilles valeurs qui disparaissaient.
Il y avait dans le fascisme un charme
que personne ne pouvait expliquer…
C’EST CETTE NOSTALGIE DU VIEUX MONDE.
Restait le rêve.
Allait-il survivre à la réalité ?
Puisque la réalité était métonymique
c’est-à-dire de cause à effet.
Mais la figure de rhétorique
n’était pas la réalité.
D.A.F Sade, toujours d’actualité, nous prouve
le contraire par les passions humaines
telles qu’il les met en scène dans son
Théâtre Mental labyrinthique.
La cause est parfois inutile aux effets.
Mais la poésie avait-elle une fonction
ou plusieurs (pourquoi pas). La sexualité
pouvait se résoudre dans la religion.
Sade, toujours d’actualité, déchiffre
les passions humaines.
La criminalité est une extension de la sexualité.
Car ce qui coule le plus dans son œuvre
ce n’est pas le foutre mais le sang.
La vision pasolinienne n’était pas si
Catastrophique pour l’Humanité.
Il est difficile de dresser une étude comparative
des biographies de Sade et de Pasolini.
Hasardeux de comparer les 30 années de captivité du Marquis avec les procès que Pasolini a subis.
Difficile de comparer Mai 68 et la révolution française de 1789.
Toutefois, on se laissera une comparaison Entre
L’enterrement religieux du Marquis et
l’assassinat de Pasolini
– le 2 novembre 1975 sur la plage d’Ostie –
A quelques mètres de l’endroit ou Le Caravage fut lui aussi Assassiné.
Le Marquis, du fin fond du désir de ses propres ténèbres et de sa cellule, exècre l’Homme-
Puisque c’est l’Homme qui l’a fait enfermer.
Ne se flatte -t’il pas, dans son testament, que son nom disparaisse de la mémoire des hommes,
ultime cri noir
à la face de ses bourreaux.
Pasolini, malgré les persécutions
dans un pays le plus sale,
en ces années soixante-dix,
Pasolini, qui ne fut jamais enfermé,
aime l’homme.
A tout prix – Contre tous.
Il était né sous le fascisme.
Une saison en enfer l’a fait passer de l’autre côté.
Du côté où toute idée de pouvoir devenait suspecte et vaine.
Mais il y avait la mesure, la nuance et la poésie.
« Moi qui t’aime tant, tant ».
C’est bien de l’écroulement de ce vieux monde dont il s’agit.
Qu’est-ce que ce vieux monde ?
Celui, avant tout des valeurs marxistes ou fascistes, auxquelles on enlève ou met des masques.
La politique du despotisme dispose du corps d’autrui, certes mais aujourd’hui,
c’est l’esprit qui a été absorbé,
absorbé par un fascisme ordinaire et de consommation.
Sous le masque du bonheur et de la tolérance
On forme et déforme les individualités.
Nous sommes tous en danger.
PASOLINI se lit dans un geste, dans un déplacement.
Chaque jour d'écriture, chaque poème le déplace encore un peu.
Vouloir le saisir dans une fixité, c'est l'astreindre à une description.
Car Pasolini est un geste en évolution qui entretient la contradiction pour mieux contraindre son style protéiforme.
Alors il faut créer le conflit entre le texte pasolinien qui existe déjà et ce qui est à venir : la mise en scène et l'action.
Créer un champ de tension poétique
Au centre, PASOLINI prête sa nostalgie à ses spectres aux visages d'homme et de femme, en en faisant une force critique, une interrogation inassouvie face à lui-même, en lutte pour ses engagements - contre la subordination au pouvoir et l'assujettissement au conformisme. Ainsi, ce que nous vivons, même si nous la désignons comme telle, n'est pas la REALITE.La vie est un songe
PASOLINI renvoie directement l'individu face à son existence concrète et rêvée. Une vie qui est à vivre ou qui reste chroniquement invivable, indubitablement mauvaise - du moins chez celui pour qui vivre est un étonnement perpétuel.
Jean-Marc MUSIAL – Texte du programme distribué aux spectateurs du Phénix de Valenciennes Janvier 2002
Tags : pasolini, calderon, nostalgie, terribilita
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